(le blog « politique », c’est là)
J’avais oublié depuis longtemps la lumière chaude des feux de camps.
Où l’on fait rôtir – voire brûler… – des petites saucisses du bout des doigts (pour ne pas les cramer avec).
Où l’on parle, une fois repus, entre visages animés d’ombres et de lumières jetées par les flammes qui claquent de la langue sur le petit bois.
De la vie, de la mort, des petits oiseaux, qui chantent dans la nuit – grâce à un fichier mp3, car ils pieutent les pioupious à c’t’heure. Mais aussi de l’amour et de ses choses. Où l’on questionne et met en doute ses croyances et celles de autres, où l’on se critique et est critiqué, où l’on se défend, où l’on explique, où l’on formule les idées des actions.
Scrutant le secret doré des flammes, je me suis souvenu qu’au même moment se déroulait ailleurs et sans moi un événement, un changement, un déménagement, qui aurait du se dérouler il y a un an jour pour jour, ailleurs toujours mais avec moi, vers un « nous » devenu absurde quête meurtrière du Graal au fil du temps. Le souvenir d’une attente qui me fit vivre, vibrer, brûler. Jusqu’à la chute brutale, où l’avenir massacré détruit même le sens que l’on prêtait au passé, pour un présent sans repère. Je me suis souvenu de ma peur du vide sans lumière, du trou noir dans lequel je plongeais alors les yeux grands ouverts.
Echappant à ce vertige malsain en levant les yeux, je vis à travers les volutes troubles de la fumée une porte ouverte sur une lumière chaude. Ma lumière, celle de mon présent. J’ai alors réalisé que je ne regrettais rien, parce que la manière, si ce n’est celle-ci peut-être. Certainement même. Derrière les mots maladroits de mes regrets auxquels je crus longtemps, ne se cachaient sans doute que tristesse et pitié pour l’autre, et la crainte coupable de devenir seul heureux. Je n’avais pas, alors, le vocabulaire de mes émotions et des jeux de mon esprit tourmenté pour le comprendre, le dire, et donc le vivre. J’ai enfin compris qu’il n’y avait jamais eu de vide sidéral s’ouvrant sous en mon âme ce jour là: il n’y avait eu que la vie qui éblouissait enfin mes yeux trop longtemps restés grands fermés à l’ombre des promesses trompeuses.
Allez, parce que tout change, un petit Bugge Wesseltopf, « Gare du Nord » de l’Album Moving. Où le trouver… Tiens, ici, justement… Pour son « break » évocateur, qui passe comme 2 trains qui se croisent. Ce n’était donc que ça ? Je ne sais plus.
Pour se souvenir quand même de ce qui fut, même si je ne sais plus ce qui fut réellement parce que la salissure de la manière, parce qu’il y eut du bon, nécessairement, en tous les cas un peu, certainement.
Mais aussi et surtout pour célébrer la vie qui bouge, nous bouge, et avance avec ses surprises, rien que pour le meilleur, pour chacun selon le dù qu’il se donne par ses propres actes.
Oui, pour le meilleur. Buena suerte, chica. Hoy, quiero la vida, MI vida. Mucho mucho.
Bonne journée.
Publié dans Amour & haine, Happiness, Music, Voyages
Étiquettes: amour, change, feux de camps, Wesseltopf
… Et on a papoté.